Médaille de bronze pour Justine, record du 5000 m pour Leatitia
Les 4 athlètes de l’EASQY qualifiés pour les « Open de France » ont réussi leur compétition à Épinal les 23 et 24 juillet.
Leatitia CROISSANT réalise vraiment une saison de toute beauté : après ses médailles d’or au championnat de France espoirs de course de montagne et d’argent sur le 5000 m piste des championnats de France espoirs, elle s’est classée 4ᵉ en établissant un nouveau record du club !
Une course pas si facile à 20 h 00 le soir dans un stade qui commençait à se dégarnir de ses spectateurs. Mais Leatitia avait décidé de s’accrocher à ses rivales qui avaient de meilleurs chronos de qualification pour tenter de passer sous la barre des 17 minutes. Dès le départ, l’allure de course est très rapide, mais elle s’accroche à ses adversaires pour ne pas se laisser distancer. Malgré les attaques de ses concurrentes, elle recolle à chaque fois pour combler l’écart. Elle peut compter sur son papa et la bande de fous furieux qui crient, prodiguent des conseils plus ou moins judicieux (mais ils ne sont pas tous connaisseurs), gesticulent comme des malades contre la rambarde du stade pour l’encourager et réveiller des tribunes dégarnies. Alors au panache, elle accélère dans un dernier tour de folie pour faire exploser son record. Elle termine au pied du podium, mais pour nous spectateurs, cela valait bien plus. Un sacré caractère. Nous avons eu droit à un sourire poing levé sur la ligne d’arrivée et… une petite « danse de Saint-Guy », sur une jambe, puis l’autre avant de s’écrouler au sol. Rassurez-vous, elle s’est relevée, exténuée, mais si heureuse !
Toujours en forme, Romain COMFAITS a voulu terminer sa saison par un nouveau concours de perche. Très bonne initiative puisqu’il a amélioré son record personnel avec 4 m 90 !
Et pas de n’importe quelle façon. Après avoir réalisé son record personnel la semaine dernière aux championnats de France juniors, Romain se présentait au concours de l’open face à des perchistes confirmés et pour beaucoup possédant des records à plus de 5,00 m. Nous étions un peu inquiets, car nous avions entraperçu son régime alimentaire la veille. Mais Romain avait tenu à nous rassurer en nous expliquant qu’il fallait un peu de poids pour faire plier la perche. Et il avait raison. Peu impressionné, il rentre dans le concours déterminé. Sous le regard avisé de son papa puis les conseils de Manu, il égale son ancien record avant d’effacer 4,90 m avec la rage qu’on lui connaît. Malheureusement, il échoue à 5,05 m avec une perche qu’il n’est pas parvenu à maîtriser et termine en étant le premier non qualifié pour la finale. Mais quelle saison et quels progrès pour notre spécialiste des épreuves combinées ! On peut être fier de la « couche »… Pour ceux qui n’ont pas la « réf », vous lui poserez les questions, car nous, on a du dossier.
Lena VIRLOGEUX a réussi son meilleur chrono de la saison sur 400 m plat en 58″78, mais sur 400 m haies, elle ne maîtrise pas encore assez son potentiel et plusieurs haies franchies de la mauvaise jambe l’ont repoussées en 64 »58. Vivement la saison prochaine pour faire mieux !
On aurait pu s’arrêter là, mais il faut tout de même souligner la performance sur 400 m. Car à l’arrivée du 400 m haies, Léna était à bout de souffle, vraiment au sens propre. Impossible de respirer, s’accrochant à la rambarde pour ne pas tomber. Elle nous rejoint dans les gradins, toujours à la recherche de ses poumons, haletante, se demandant si elle allait pouvoir prendre part à la course suivante. Juste prendre le départ pour ne pas pénaliser le club ? Même pas ! Autant finir la saison avec panache, quitte à finir dans les bras des sauveteurs à l’arrivée. Et c’est ce qu’elle a fait. Je parle du chrono (pas des sauveteurs) qui vient concrétiser sa volonté d’aller jusqu’au bout. Première non qualifiée sur chacune de ses deux courses, elle termine la saison avec de légers regrets, mais aussi la sensation d’une dernière compétition réussie.
Justine BISIAU aussi restait motivée pour cette fin de saison. Nous l’avions laissé sur une compétition amère à Caen pour les championnats élites où elle était passée à travers, terminant à une 11ᵉ place insatisfaisante malgré le fait de faire partie des meilleures sauteuses françaises. Justine ne pouvait en rester là, il fallait rebondir. Un petit peu de repos et d’entraînement pour reprendre confiance et c’est reparti.
Pour commencer, il faut d’abord se qualifier en finale. Et pour cela franchir 1,72 m pour être dans les 12 finalistes. Un premier saut de réglage hésitant puis un second rassurant à 1,68 m. Un saut parfait à 1,72 m et voilà Justine qualifiée sans s’être trop épuisée pour le lendemain. Merci, à Guy qui nous envoie les photos dans la soirée et qui nous permettent de voir qu’à 1,72 m, il y a de la marge. Donc de quoi être ambitieux pour la finale.
Une finale n’est jamais facile, et il faut être précis, car un podium peut se gagner aux essais. Justine effectue un bel échauffement, ça promet parce qu’elle tente même 1,60 m… en ciseau. Début de concours à 1,68 m du premier coup, idem à 1,72 m. L’envie et la technique sont présentes. Le sourire aussi avec une Justine rayonnante sous les encouragements des supporters de l’ EASQY, peu nombreux, mais bruyants (comme la veille). On entend qu’eux dans les tribunes. À 1,74 m, le concours commence à se durcir, plusieurs concurrentes échouent alors que Juju assure au premier essai pour mettre un peu de pression. Car elle a un plan dans la tête : finir parmi les meilleures ! La barre mont à 1,78 m : record égalé au premier essai avec la manière. Ce qui lui donne une option pour le podium. Elles ne sont plus que 4 athlètes qualifiées à 1,81 m. Seules, deux concurrentes réussissent à franchir cette barre. Justine est médaillée de bronze derrière les championnes de France élites indoor et estivale. Une magnifique performance qui l’aura vu revenir à son meilleur niveau cette saison.
Philippe pose la question : »Qui prend le pari qu’elle fera encore mieux l’an prochain ? ». Je n’en sais rien, mais Justine vient de réaliser la meilleure saison de sa « longue » carrière athlétique. Elle a aussi des projets personnels qui lui tiennent à cœur. C’est pourquoi je la remercie pour toutes ces années à mes côtés, la confiance qu’elle m’a accordée pour l’accompagner sur les sautoirs depuis ses débuts. Et je suis certain qu’elle restera sur et proche des sautoirs pour motiver d’autres générations et aider lors des compétitions par équipes.
Je ne peux finir cet article sans remercier les « hommes » de l’ombre. Merci à Thierry et à Guy pour leurs encouragements, photos, accompagnements, partages, anecdotes sur leurs enfants-athlètes… Et si vous n’êtes jamais cités, vous êtes indispensables à la vie d’un club, à l’accompagnement des performances de nos athlètes et à la facilitation du travail des entraîneurs que nous sommes.